..Pour
certains,cela ne fait aucun doute: la Bible, ce n'est pas seulement
une Ecriture", une parole, sacrée ou porteuse de vie et de mémoire,
c'est aussi une partition musicale, une portée, une "parturition",
un écho de l'harmonie de l'univers, une mélodie au diapason du message
divin. Comment le savoir?
De cette musique initiale, ne restent, hélas, que
des traces. De plus, une autre question se pose : ne devrait-on pas
regretter la disparition du "chant" lui-même, c'est-à-dire du dialogue
entre musique et écriture? Leur antique dialogue n'est-il pas à la
source de notre "vision du monde", au dé-part de la fusion entre le
Créateur et ses créatures ou, du moins, de notre conscience de cette
infinie complétude?
Freud écrivait à son jeune disciple Karl Abraham
que la pensée talmudique ne pouvait "nous avoir quittés complètement".
Qui sait : peut-être cette pensée,cette empreinte musicales n'ont-elles
jamais quitté la sensibilité Juive?
Après avoir écouté Horowitz jouer du piano, Francis
Poulenc lui embrassait les mains; les musiciens de Jazz noirs ont
trouvé dans leurs confrères Juifs de merveilleux complices, d'Al Jolson
à Stan Getz, qui vibraient, dans leur corps et dans leur jeu du même
"naturel" ; les exemples abondent dans les siècles passés
et aujourd'hui de cette constante adéquation entre "l'âme Juive" et
les oeuvres musicales...Comme un rappel "originel" de la belle et
nécessaire aspiration à la paix et à la communication, à la "maturation"
de l'homme à travers ses propres créations.
Toute musique est souvenir. Les sons, les impressions,
les images de l'enfance ont marqué toute l'oeuvre de Gustav Mahler.
De toutes ses Symphonies, la 3ème est la plus apaisée. Un hymne à
la Nature. Le tourment personnel, les cris du siècle, le bruit et
la fureur des âmes y résonnent moins. Peut-être un répit, un rappel
des temps premiers où l'homme et la Création ne faisaient
qu'un ?
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